jeudi 22 avril 2010

Le paramètre et le quota

Merci monsieur le patron.
Merci monsieur l’actionnaire.
Merci les amoureux du fric.
Merci de m’avoir remercier.

Je pars dans donc dans la nature avec ma prime de fin de contrat.
Mon parachute doré à moi.
Et une attestation Pole Emploi.
Mes stocks-options.

Je rejoins la meute des sans riens.
Je rejoins la troupe des crèves la faim, des fins de grèves.
Conti, Sanofi, on est de la même famille alors ?

J’ai 50 ans et plus d’espoirs. « la faute à la crise, monsieur »
Et combien de millions de bénéfices ?
Et combien de délocalisations ?
Nous ne sommes plus des hommes, même plus des « ressources humaines ».
Une marge de manœuvre ? Une donnée ajustable ? Un paramètre ?
Je suis devenu un paramètre.
Elle a bon dos la crise.

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Je suis d’origine serbe,
Sans papier.
Je suis un immigré, un salaud d’étranger.
Pourquoi je suis venu en France ? ça serait trop long à vous expliquer.
Parce que je n’avais pas le choix, parce que j’avais des rêves.

Comme je n’ai pas assez d’argent pour manger tous les jours, je viens aux restos du cœur.
Parce que je me sens redevable et que j’ai le sens du devoir, j’aide en contrepartie.
J’étais coiffeur en Serbie, alors je coiffe les hommes gratuitement, les autres compagnons de galère qui comme moi n’ont pas assez de revenus pour rester présentables.

Mon titre de séjour vient d’expirer.
Je faisais donc parti du quota.
On m’a expulsé.

Mais où est le coiffeur, demande mes amis ?

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Le paramètre et le quota.
Masse à quantifier. Quantité à soustraire.

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