vendredi 24 avril 2009

Can-can-can cancoillotte !



Mon libraire dolois préféré est le frère d'Hubert-Félix Thiéfaine.
De là j'en déduis que le chanteur est franc-comtois.
De là j'en déduis qu'il est mangeur de cancoillotte.
Du coup je comprends mieux cette chanson qui est à n'en pas douter un monument de la variété française.

Can-can-can-cancoillotte !

Par ici les paroles :

Les Bretons ont des chapeaux ronds
Les Parisiens ont le Panthéon
Les Occitans ont Fos-sur-Mer
Et les Lorrains Servan-Schreiber
Les Alsaciennes font des biscuits
Que l'on trouve aussi à Paris
A ces gens là on dit caca
Car ils n'ont pas ce que l'on a

La cancan cancoillotte
C'est un mets bien franc-comtois
Tout en dansant la gavotte
On se beurre la gueule à l'Arbois
La cancan cancoillotte
Ce n'est pas pour ces François
Quand ils viennent avec leurs bottes
On leur dit nenni ma foi

Mon gars tu prends le méton
Que tu verses dans le caquelon
Avec de l'ail, avec du beurre
Avec ton manche, avec ton cœur
Et faut touiller ça c'est sûr
Sinon ça devient de la confiture
La cancoillotte c'est tout un art
Il faut rien laisser au hasard

La cancan cancoillotte
C'est un mets bien franc-comtois
Tout en dansant la gavotte
On se beurre la gueule à l'Arbois
La cancan cancoillotte
Ce n'est pas pour ces François
Tout en pelotant la Charlotte
On la mange avec les doigts

Si avec Charlotte tu vas plus loin
Mets de la cancoillotte sur le traversin
Je te jure mon pote ce truc c'est dingue
Ça t'fout le vertige pour le bastringue
Mais va pas le dire aux étrangers
Sinon ils viendraient nous la piquer
Alors fini la cancoillotte
On ne la trouverait que dans les sexe-shops

jeudi 23 avril 2009

Je fumerai


Fidel avait son cigare, Dieu sa gitane, Brassens sa bouffarde, Prévert son mégot. Moi je veux ma pipe. Je veux être Haddock sur son raffiot, un loup des mers du sud. Avec un galurin en paille, une chemise repassée et une pipe au coin des lèvres,j’aurai le chic, le style, l’allure. Les pépées aiment ça les guérilléros aguerris fumant. Nom d’une pipe quel tabac je ferai. Je veux posséder mon calumet, mon kiseru. Peu importe l’opium que j’y verserai : je planerai ; distillant dans tous les fumoirs des volutes mystérieuses. Les dames me diront thank you for smoking, et en bon gentleman je les inviterai à tirer leur coup. Jean-Paul Sartre des temps modernes, je marcherai à contre-courant de ces décrets interdisant le port de la pipe dans les lieux publics et de ces affichettes préfectorales, de ces mots disants médisants maudissant ce maux passant. Monsieur Tati, Monsieur Luke, Evin a remplacé vos appareils à cancer par de vulgaires moulins à vent et herbes folles, je vous vengerai.

J’irai dans les contrées perdues du haut Jura, j’irai à St-Claude, j’irai rencontrer ces orfèvres qui façonnent les copeaux et les écorces les plus précieuses pour modeler des pipes à tabac. Je leur passerai commande pour qu’ils me conçoivent le meilleur des fourneaux.

Oh mon Dieu, j’aimerais tellement me faire tailler une pipe.

mercredi 22 avril 2009

Je mangerai des cerises en hiver juste pour faire chier Juppé

Ce titre n'est pas un titre. Juste une constatation.

02 Novembre 2008. 08 h 30.
Cauchemar ! Mes yeux s’entrouvrent, une lumière pâle et rassurante apparaît. Un cauchemar, seulement un cauchemar. Je transpire sous ma couette. La remémoration d’une vie plate, morne et portant un réel intérêt pour le vide abyssal me rassure soudain. Sept heures du matin, Partir de nouveau, loin… et oublier ce cauchemar troublant et troublé. Rien n’y fait. La seule pensée qui me traverse à l’esprit est que j’ai rendez-vous avec mon AME (Association pour les Métiers et Emplois). Je m’en fous royalement. Puis je vais dire quoi à mon AME ? Ne te lève pas. Sois fort prend ton courage à six mains et rendors toi. Mon cerveau, ce con, n’en a pas voulu ainsi et a ordonné à ma vessie de lancer le plan « vidage de vessie urgente sous peine de relargage irréversible et incontrôlé. » Je maudis mon cerveau et lui fait savoir qu’il n’aura pas sa nourriture quotidienne : une page de lecture de Sciences & vie relatant l’histoire des batraciens hermaphrodites du XIVème siècle et l’étude des gènes des mammouths homosexuels responsables de l’extinction de l’espèce.
J’allume mon téléphone. Pas de message. J’allume mon ordinateur. Messagerie. Néant. Il pleut. Une journée de merde. Je mets Mazzy Star afin d’avoir une belle et émouvante journée de merde.
C’est fou comme certaines chansons peuvent rendre une pluie de Novembre dans la Picardie profonde comme le moment et le lieu le plus beau qu’il soit sur Terre. En fait tout est question de feeling musical (je maintiens et je vous emmerde).

Un ami est profondément triste parce que sa maman, femme, patron (rayer la mention inutile) a des hémorroïdes. Vous mettez Carlos ou Barry White et le gars il sera heureux deux minutes soulagé de se dire que finalement ça aurait pu lui arriver.
Vous mettez Portishead et le gars ne manquera pas de sauter par la fenêtre.

Pour un même fait, la fenêtre ou le sourire heureux et niais. La vie ça tient à peu de choses.

Mais (car il y’a un mais), ne pas abuser de bonnes choses. On a vite fait de réaliser la danse des canards sur Hate de Cat Power. Si cela vous arrive rassurez-vous, une chose à faire. Prenez un téléphone et appelez-moi. Je compatirai.

Sur ces bons conseils. Un seul mot d’ordre : Entrecôte !

mardi 21 avril 2009

Iks ski

Alors le ski, pour les deux lecteurs qui s’inquiètent de ma santé physique et mentale. Je tiens à vous rassurer.

J’ai juste mal aux côtes (un bâton bien placé sur de la neige m’empêche de respirer, rigoler et faire pipi tranquillement), à la tête (un télésiège sur le crâne, ça fait très mal), des lèvres gercés (nota pour plus tard ne plus oublier mon stick à lèvre), des coups de soleil (nota pour plus tard, espèce de con en plus du stick t’as oublié la crème solaire), un bronzage panda (bronzé sur le front, blanc autour des yeux, bronzé en-dessous, Zorro n’a qu’à bien se tenir) et bien sur les classiques courbatures sur les cuisses et les douleurs au tibia. Comme disait l’autre, la montagne ça vous gagne. Enfin, j’ai quand même passé un très très bon séjour. Malgré ma nullité totale sur des skis, au bout d’une semaine les pistes rouges ne me faisaient plus peur. Quelques belles chutes néanmoins.

Voilà sinon post deux en un, après ma vie passionnante, en relisant le post du 11 Mars j’ai décidé de changer de point de vue


En dehors du centre commercial. Je suis assis. J’attends. Il est trop tard. Trop tard pour moi. Je me le suis procuré assez facilement. Avec l’argent, on peut tout obtenir.

Je hais Noël. Des gens sans intérêt qui offrent des cadeaux moches qui finiront dans une poubelle puante. La société de consommation. Quelle idée !

Il est trop tard. Je ne peux plus reculer. Je rentre dans le centre commercial. Il y’a du monde. Beaucoup de monde. Des femmes enceintes. Des gosses émerveillés devant des jeux vidéo à 150 euros et des DVD blasant de banalité.

Merde. Je suis en train de faire une grosse connerie. Finalement, crier sa haine au monde n’est peut être pas une si bonne idée. Regarde ces gens. Contemple-les. Et dis-toi qu’un jour la roue tournera. Moi aussi, je serais heureux, j’aurais une femme qui m’aime, j’aurais peut-être une fille que j’appellerai Emma. Et même que je lui apprendrai à faire des conneries rien que pour faire chier sa mère. On passera Noël chez les vieux et elle ne manquera de rien. Cette ingrate à la première occasion se cassera de chez nous. Mais on sera à la fois satisfait et inquiet qu’elle entame une nouvelle vie. Je décide finalement d’éviter de commettre l’irréparable. Patience. Tu seras heureux toi aussi. Un jour.

Plus que trois mètres et tout sera oublié. Lorsque je la vis. Tout me revient en tête. Pourquoi j’en suis arrivé là ? Pourquoi ma tête reste implacablement sous l’eau. Je la hais.
Je sors mon flingue et tire sans réfléchir droit devant moi. Des gens commencent à crier. Je calme ces cris. En fait c’est facile, il suffit juste d’appuyer sur la détente. Je regarde autour de moi. La clameur s’est calmée. Elle est étendue. Du sang coule autour de sa tête. Elle ne bouge plus. Qu’ai-je fait ? Je reviens à moi. Il est trop tard. Je retourne l’arme contre moi.

Un fou furieux a tué une dizaine de personnes dans un centre commercial. Le meurtrier s’est suicidé peu après.

Beaucoup de difficultés à finir ce message. Je vous le poste mais je n’aime pas cette fin. La vie est belle bordel. Je sais skier. Sinon j’ai re re re re re re re regardé Eternal Sunshine of the Spotless Mind. Et j’adore toujours autant la fin. Et le début. Et le milieu. Tout le film quoi.

Beck – Everybody’s gotta learn sometimes.

jeudi 16 avril 2009

Les petites gens sont des grandes personnes


L'homme parfait dirait :

"J'apprends en écoutant les vieux sages et en suivant les jeunes cons. J'éradique de ma cervelle encore malléable les préjugés les plus persifleurs. J’ai serré la main avec la même force, avec la même conviction, avec la même allégresse, la main du païen comme de l’hédoniste, du chrétien, du juif et de l’homme coloré. Quand les gens sont trop obtus je ne suis pas médisant, je fais comme dans l’infanterie, je me tirailleur.

Je garde le fiel et les bas-fonds au fond, en bas, je ne commèrerai pas. Le temps passe trop vite. Bien sûr la jalousie, cette garce perfide et sans âme, vient frapper les soirs de novembre à ma porte. J’ai parfois envie d’ouvrir, j’essaie et c’est dur. J’essaie et je réussi à lui crier d’aller voir ailleurs, pas de ça chez moi !

J’ai en souvenir les visages qui m’ont écouté parler, ce sont mes tronches de vie, bien en face et bonne mine. Quand je descends dans ma cave, les tonneaux d’amours flétries et les anciennes amitiés sont alignés. J’en tire du bon vin. Un fin nectar qui se bonifie avec le temps, c’est épatant. Vous viendrez trinquer chez moi n’est-ce pas ?"


Moi je dis :

vous connaissez cette émission de télévision où les gens appellent pour dénoncer et insulter leur voisin ? La France entière peut juger de la débilité profonde de ces pauvres crétins crasseux mongoliens et les clouer au pilori médiatique. Ils le méritent ces connards (les voisins dénoncés pas les dénonceurs héroïques)

J'adore cette émission.

vendredi 10 avril 2009

La dernière aventure


Il a dit quoi le premier enfant qui a vu les étoiles ? Il a pensé quoi ? Il s’est dit c’est beau peut être qu’il a sauté en l’air pour en attraper une ? Peut-être qu’il s’est senti ridicule ? Peut-être.

Et le premier homme qui a vu la mer ? Je veux dire il a marché des jours pour sortir de sa caverne natale, il a traversé des forêt j’en sais rien. Puis le sable, doux qui a réconforté ses pieds meurtris. Il s’est amusé de la douceur, il a peut être fait des traces dans le sable, il a miré son empreinte. Et puis la mer ? Et puis l’océan ? Vous imaginez la surprise de l’homme qui découvre la mer ? Est-ce qu’on peut s’imaginer la stupeur de celui qui découvre l’eau à perte de vue. Il a eu peur des vagues j’en suis sûr, il est peut être parti en courant ?

Aujourd’hui un enfant de dix ans a tout vu tout entendu. Il sait qu’il existe des peuples différents, des russes, des chinois, que tout ce beau monde a une langue différente. Il sait et ne s’émeut plus d’apprendre l’existence des forêts tropicales, des chutes du Niagara, des océans, il sait même que Neil Armstrong a laissé son empreinte quelques parts sur un cratère de la grosse étoile qu’il y a encore quelques années il regardait avec des reflets dans les yeux.

On ne fera plus de grandes découvertes. Pour s’émouvoir vraiment il faut être un enfant. Ou tomber amoureux. Ou avoir un enfant. Etre père, c’est peut être la dernière aventure de l’homme moderne.

(Photo : Ariane Py 2009)

jeudi 9 avril 2009

Vive les nains !

Je pars skier demain et ne reviendrais sans doute jamais. Vais-je me casser la jambe, le bras ? Les paris sont ouverts.

Pour fêter ça dans la joie et la les graisses. Voici une vidéo que j'avais réalisé il y'a un petit bout de temps. Chef d'oeuvre du septième art méconnu, je n'ai malheureusement obtenu aucune récompense à la suite de ce court-métrage. Encore un coup de l'intelligentsia bobo parisienne. Les vils félons !

lundi 6 avril 2009

Georges (promotion canapé)

Je vous l’ai déjà dit : Georges c’est mon canapé. Ecoutez un peu quoi merde je vais pas répéter à chaque fois.

Il est né dans une tannerie des hauts de Seine. Georges ce n’est pas un produit de série, c’est une œuvre d’art, un noble meuble, un pic, un roc que dis-je ? Une péninsule. Georges est réalisé dans une matière qui est un croisement entre le cuir, le daim, la peau de castor, la ouate et toutes ses matières nobles et intemporelles. Ohhh oui. Avant de m’appartenir, Georges a eu une première vie, je vais vous la conter.

Au commencement était l’étal d’un fauteuiller (vendeur de meuble à s’asseoir). Comme les esclaves du marché de Rome, Georges était en mis en vente, prix fixe mais crédit accepté. Oh mon canapé, oh mon sofa adoré, la fille qui te prit alors avec elle était une aristocrate bourgeoise, oh ma chère vous comprenez il ira bien avec ma robe Christian Gucci Lacroix, ce canapé je le veuuuuuuuuuxxx. Le canapé devant cette belle fausse blonde, dessous chic, accroche bas et porte jarretelle, craqua complètement et se laissa acheter lâchement par la chalande alléchée attachée. Georges était devenu le vaincu de son cœur (et non pas le vainqueur de son…).

Or, la bourgeoise cocufiait à tour de fesse. Des amants elles en avaient, des amants elles consommaient. En missionnaire, en levrette, en tailleur, sur les murs, le tapis en peau d’ours blanc des pôles et bien sur, vous l’aurez deviné, sur le canapé du séjour. Ah ça Georges il en a vu défiler des ébats. Des fils et des bas. Des Fille et des Gars. Sans dessus mais surtout sans dessous. Des promotions canapés et confidences sur oreillers il a connu Georges. L’œil goguenard et amusé, il a participé bien malgré lui à ces parties de jambes en l’air mais sans tourner de l’œil pour ne pas louper une miette.

Mais l’amante aimante aimantée ayant tant aimé (ohé ohé) se trouva fort dépourvue quand la ménopause fut venu. En manque d'hormone elle se lassa de ces galipettes. Après les turpitudes amoureuses parisiennes (Sex and the city) elle décida de prendre une retraite bien méritée à la campagne (le bonheur est dans le pré). Viva la vie, la vie aux champs. Elle laissa donc son appartement au plus offrant, meuble inclus, pas le courage de déménager. Un agent immobilier véreux racheta le tout, le cloisonna, et loua les parties divisées séparément. C’est moi qui devins locataire de la mansarde et du canapé.

« J’avais une mansarde pour tout logement, avec des lézardes sur le firmament. Je le savais par cœur depuis, et pour un baiser la course, j’emmenai mes belles de nuit faire un tour sur la grande ourse. »

Georges (Brassens)

mercredi 1 avril 2009

Es wird zeit fur mich zu gehen

Moi qui ai toujours passé mes vacances sous le plus beau des soleils, voilà que la neige m’accueille, de la vraie de celle qui vient de la nordsee. Hannover fait partie de ses villes qui engrisent les plus intrépides. Rasés par les avions bombardiers de la dernière guerre, reconstruite sans âme, on ne s’arrête pas ici. Pourtant mon voyage à moi commençait en beauté. Avec des koffee-backerei on peut marcher loin sous la pluie, loin, loin jusqu’à Hiroshima. Si vous ne me croyez pas visiter les ruines de la vieille kirche.

J’ai vu l’Europe qui cohabitait, qui babyfootait d’un étage à l’autre. Avec des caisses de bières sous un bras (c’est Marcos qui régale ?) et des tourtes brésiliennes de l’autre (c’est Gheisa qui nous régale !). Ma langue a fourché, noch ein mal, sorry, encore une fois, désolé. Qui se rappelle de la couleur du papier peint, d’ailleurs y avait-il du papier peint ? Pour les lattes du plancher je m’en souviens. Qui se rappelle du chemin au petit matin, du lever de soleil sur le tramway qui mène au château ? Mes souvenirs à moi sont bien gravés merci pour tout !

As-t-on déjà vu Meike se lever avant midi ? As-t-on déjà vu Meike faire la tête ? S’il est vrai que les allemands sont des éternels étudiant j’aimerai savoir si l’homme qui nous emmena en voiture fréquentait les amphithéâtres. Au vu de ses cheveux blancs je dirai qu’il étudie les mathématiques. J’espère qu’il résoudra ses équations avant mon prochain retour. Puisqu’en 7 jours on peut apprendre une nouvelle langue, en 365 jours, le monde est à nous.

Il faut voir Bobette regarder dans les yeux ce bel allemand blond à la barbe naissante. Il faut voir ce bel allemand regarder le monde à sa table. Le plus court chemin pour rejoindre les Etats-Unis depuis l’Australie reste l’Asie on a rien trouvé de mieux. Moi je crois qu’elle se laisse envahir, qu’elle tend volontairement le drapeau blanc. J’ai connu des français résister plus farouchement aux allemands.

J’aime nager la tête sous les étoiles. J’aime les jeux d’enfants et la guitare de Reinhard Mey. J’aime me perdre en vélo dans les chemins en terre, j’aime les brunchs les jours de semaine. Quand la musique est bonne, quand elle guide nos pas, quand elle nous fait trémousser sans réfléchir, sans penser à rien. Lavage de cerveau, lavage d’habitude, de routine. Je suis prêt à refaire une ligne droite après cette parenthèse.