lundi 6 avril 2009

Georges (promotion canapé)

Je vous l’ai déjà dit : Georges c’est mon canapé. Ecoutez un peu quoi merde je vais pas répéter à chaque fois.

Il est né dans une tannerie des hauts de Seine. Georges ce n’est pas un produit de série, c’est une œuvre d’art, un noble meuble, un pic, un roc que dis-je ? Une péninsule. Georges est réalisé dans une matière qui est un croisement entre le cuir, le daim, la peau de castor, la ouate et toutes ses matières nobles et intemporelles. Ohhh oui. Avant de m’appartenir, Georges a eu une première vie, je vais vous la conter.

Au commencement était l’étal d’un fauteuiller (vendeur de meuble à s’asseoir). Comme les esclaves du marché de Rome, Georges était en mis en vente, prix fixe mais crédit accepté. Oh mon canapé, oh mon sofa adoré, la fille qui te prit alors avec elle était une aristocrate bourgeoise, oh ma chère vous comprenez il ira bien avec ma robe Christian Gucci Lacroix, ce canapé je le veuuuuuuuuuxxx. Le canapé devant cette belle fausse blonde, dessous chic, accroche bas et porte jarretelle, craqua complètement et se laissa acheter lâchement par la chalande alléchée attachée. Georges était devenu le vaincu de son cœur (et non pas le vainqueur de son…).

Or, la bourgeoise cocufiait à tour de fesse. Des amants elles en avaient, des amants elles consommaient. En missionnaire, en levrette, en tailleur, sur les murs, le tapis en peau d’ours blanc des pôles et bien sur, vous l’aurez deviné, sur le canapé du séjour. Ah ça Georges il en a vu défiler des ébats. Des fils et des bas. Des Fille et des Gars. Sans dessus mais surtout sans dessous. Des promotions canapés et confidences sur oreillers il a connu Georges. L’œil goguenard et amusé, il a participé bien malgré lui à ces parties de jambes en l’air mais sans tourner de l’œil pour ne pas louper une miette.

Mais l’amante aimante aimantée ayant tant aimé (ohé ohé) se trouva fort dépourvue quand la ménopause fut venu. En manque d'hormone elle se lassa de ces galipettes. Après les turpitudes amoureuses parisiennes (Sex and the city) elle décida de prendre une retraite bien méritée à la campagne (le bonheur est dans le pré). Viva la vie, la vie aux champs. Elle laissa donc son appartement au plus offrant, meuble inclus, pas le courage de déménager. Un agent immobilier véreux racheta le tout, le cloisonna, et loua les parties divisées séparément. C’est moi qui devins locataire de la mansarde et du canapé.

« J’avais une mansarde pour tout logement, avec des lézardes sur le firmament. Je le savais par cœur depuis, et pour un baiser la course, j’emmenai mes belles de nuit faire un tour sur la grande ourse. »

Georges (Brassens)

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