lundi 31 août 2009

Restons amants


Pourquoi quitter ma prison pour m’enfermer dans tes bras ?

Pourquoi marcher au grand jour quand c’est ton ombre qui me séduit ?

Au jeu du chat et de la souris, j’invente des stratagèmes. Mon esprit est fécond même les nuits sans toi, pour trouver les chemins qui mènent à nos échappatoires. Si je ne cherche plus, je m’ennuie. Je t’en supplie restons amants.

Tu ne seras jamais ma domestique, mon habitude, la cible de mes humeurs. Tu seras toujours mon attente, ma nouvelle jeunesse. Mes mains tracent la carte du tendre à chaque rendez-vous. Comme ce grand-père s’invente une seconde enfance en plongeant les des bras dans le grand coffre à malice, je redécouvre chaque fois l’amour et la beauté du féminin.

Ta bouche a encore le goût sucré du mystère. Tes mains tremblent quand elles me devinent. Combien d’année croies-tu que cela durera si je te révèle ? Une fois la bague au doigt tu feras comme font toutes les femmes qui n’ont plus d’objectifs : tu te flétriras. Et je perdrai mon insolence, mon courage et mon sens de l’humour. Il n’y a rien de plus triste que deux amoureux qui n’ont plus rien à se prouver.

Il y a ces pénombres interdites, ces hôtels impersonnels, ces sous-bois hors saison. Crois-tu que j’aurai le goût de t’y embrasser une fois que tu seras mon officielle ? Seuls les illégitimes et les pécheurs du cru fréquentent les jetées de novembre.

Hier soir nous nous sommes saoulés au bon Bordeaux. Avant de m’endormir dans tes bras j’ai pensé : il faut être amants pour déboucher les grands crus sans amis.

Je t’en prie reste cette inconnue que je connaîtrai jamais parfaitement.

Je t’en supplie mon amour, restons amants.

(Photo Frederike Mulot - 2009)

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