lundi 2 mars 2009

Georges (le déménagement)

C’était un jeudi soir, oh j’ai toujours eu la mémoire des jours, que voulez-vous, c’était un fichu jeudi soir comme il s’en est passé des centaines et c’est pas fini, à moins que l’on adopte le calendrier chinois, et encore je ne sais pas si on s’en sortira car :

  1. Les chinois ont peut être un jeudi dans leur calendrier
  2. Les chinois n’ont pas encore prévu d’anschlusser la France que je sache !

Donc ce jeudi soir là, je déménageais de mon deux pièces rue Jacques Chirac pour aller habiter avec Gisèle (ma femme) vers le terminal 7, en face du café-pmu de la gare, vous situez ? J’avais en tout et pour tout une armoire normande que m’avait légué ma cousine corse, une collection de partitions de Rachmaninov avec un piano pour les accompagner, une table, une chaise (je ne recevais pas d’ami car je n’en avais pas), un frigo magnifique et bien sûr Georges. Oh je ne vous ai pas dit ? Georges c’est mon canapé. Sur ce magnifique canapé monochrome j’ai passé les plus belles nuits et siestes de ma vie. Sacré Georges.

Pour le déplacer il fallait être au moins trois personnes, sachant que je n’avais pas les moyens de me payer des déménageurs, je décidais de m’y atteler seul. J’appelais Gisèle et lui prévins que le canapé était très lourd. Une femme avertie en valant deux, nous eûmes assez de nos six bras pour descendre Georges par les escaliers. Pour l’armoire et le piano, ils suivirent sans problème si on n’est pas trop regardant sur la qualité. Nous attelâmes le tout dans notre deux chevaux achetés à crédit et partîmes sur la route comme deux amoureux, car nous l’étions à l’époque. Et j’arrête d’utiliser le passé simple ça me fait mal à la tête, désormais l’histoire se passe au présent.

- Gisèle, crois tu que Georges pourra s’épanouir entre nous deux ? Je n’ai pas envie qu’il tienne la chandelle.

- Ne t’inquiète pas pour ça j’ai prévu des bougeoirs.

- Bien vu

Je pense qu’avec un chat, Georges aurait pu avoir de la compagnie, se sentir moins seul, quitte à être couvert de poils. Puis passant du chat à l’âne, je songe qu’il faudra acheter des coussins, c’est la moindre des choses quand on aime son canapé, même s’il n’y a aucun rapport entre l’âne et les coussins.

- Tu penses à quoi ?

- Non Gisèle à rien, enfin si à des chats sur des coussins

- Classique. Moi je pense que pour fêter notre aménagement nous pourrions prendre un verre de champagne ce soir en tête à tête ?

- On pourrait inviter Georges, c’est bon les canapés avec le champagne.

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