lundi 20 juillet 2009

Georges (au Moyen-Orient)

A la fin d'une des aventures de Georges, je ne sais pas si vous vous en souvenez, je l'avais laissé dans un sale état. Gisant, craquelé et dénudé, on l'avait balourdé au fond d'un débarras pour embarras, puis dans une décharge. Au fond d’une déchetterie. Oh, Georges c’est mon canapé, mais après tout vous avez le droit de ne pas savoir. Un vendeur de tapis d’orient, cherchant quelques carpettes à rafistoler erra dans la déchetterie où Georges séjournait. Devant l’antiquité gisante, le vendeur s’entendit dire : « ce meuble est certes dans un piteux état, mais avec du soin, quelques coups pinceaux, des oripeaux en guise de housse et une certaine mauvaise foi, je pourrai le revendre à des pigeons comme une antiquité authentique. »

Le vendeur de tapis d’orient et de meubles en bois, antique mais surtout en toc, embarqua Georges dans sa camionnette pour le repeindre dans son atelier. Ce dernier fut si bien restauré, que le vil arnaqueur craqua devant ce canapé qui avait peau neuve. « Je suis content de moi, quelle merveille, sûr, ce meuble. Je suis con, tant de mois, quelle mère veille sur ce meuble ? » Cette dernière phrase ne veut rien dire mais essayez donc d’écrire un holorime qu’on rigole.

Donc Georges non seulement ne fut jamais revendu mais parti au bled, c'est-à-dire là où habitait notre marchand de tapis. Où croyez-vous qu’il habitat ? En perse bien sûr, en Iran. La patrie des tapis. Car notre receleur avait beau truander sur la marchandise, il n’en étant pas moins esthète en la matière. Et comme le dit le vieux dicton : mieux vaut un faux tapis persan volé qu’un vrai tapis percé volant. Quand on s’aperçoit de la supercherie on tombe de moins haut.

Mais malheur à Georges à la frontière iranienne. Un certain ahmadinejad avait pris le pouvoir par les urnes mais en trichant, si bien que la population contestait. De ces contestations légitimes mais réprimandées s’en suivit un durcissement des frontières suite auquel on observait une augmentation du zèle des douaniers qui contrôlaient les frontières, s’en suivait alors des réprimandes et des durcissements non légitimes et contestés pour qui chercha à rentrer sur le territoire sans visa. Georges fut donc refoulé. Risquer sa vie pour un visa, zyva ! Ce n’était pas possible, surtout que l’on ne donne jamais un visa à un canapé, je ne sais pas si vous avez remarquez. Pour rentrer Georges aurait pu donner un pot de vin pour charmer un haut dignitaire du pays. Mais vous savez tout comme moi que ce n’est pas facile de charmer le Cheikh. Placer ce jeu de mot vaseux encore moins.

Dommage pour Georges, ses nouvelles pérégrinations l’arrêtent donc à la frontière. Hébété, errant, arrêté et ratant Téhéran. Lui qui se voyait déjà dans la maison humble mais douillette de son sauveur, cajolant sur lui-même un vieux chat ronronnant. Quitte à être recouvert de poil. Car chacun sait que c’est le chat persan et non le Shah d’Iran qui perd ses poils lisses à Persépolis.


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Les autres aventures de Georges c'est ici, , et encore ici

4 commentaires:

Kéké a dit…

Sacré Georgibus

Anonyme a dit…

Oh quels beaux maux, après la Cancoillotte de Dôle, que de Comté ce cher Georges !
Ce marchand de tapis (était-il né à Tunis ?), de cannes à pets et autres meubles, à loupé une belle occase. En tout cas ça fait voyager ce cher canapé, et nous attendons les cartes postales d'ailleurs...
(Salut Boby!)
Art'yane.

Unknown a dit…

Georges n'aurait il pas connu Astérix et Obélix chez Rahazade?

Chonchon a dit…

hum... référence au tapis volant pour Astérix ?

Je vois le connaisseur...