mercredi 14 janvier 2009

10 Mars 2022

Elle est là. Depuis trois mois elle ne bouge plus de notre lit qui est tout attristé de la voir comme ça. Il pleure des tonnes de moutons qu’il accumule sous lui. Il sait que ça m’énerve. Marre de passer l’aspirateur.

Elle tousse. Du sang sort de sa bouche. S’il te plait. Tu me fais peur. Stoppe immédiatement !

Je ne supporte pas ce bruit, je ne supporte plus. C’est comme si sa maladie s’emparait de mon être, pour le donner en pâture aux animaux. De longues journées à panser. A penser.

Oh I do believe

In all the things you say

What comes is better than what came before

Je m’allonge à côté d’elle et je lui parle pour la rassurer. Tu n’es plus seule. Je me remémore mon cauchemar du matin pendant que j’attendais cette foutue navette. Mes yeux se ferment sans que je leur demande quoi que ce soit.

Je me réveille. Il est tard. Mon radiateur s’est allumé tout seul. La chaleur envahit mes poumons. Je vois cette balle bleue voler près de mon œil et je rigole connement. Mon autre moi n’est pas d’accord par cette manifestation grotesque et insolente d’une joie anodine et me le fait savoir par un geste inélégamment inhumain. Je suis observé, je le sais. Ces cons ne font pas dans la discrétion. Une tâche noire inonde mes murs, des traces sur le plafond. Tout s’explique. Un engin motorisé à ventouse s’est infiltré dans ma maison en passant par le radiateur (ce qui explique son allumage intempestif) et fort de la chaleur accumulée a voulu me bombarder de stylos piégés. Stylos qui quand on les touche se mettent à chanter l’hymne anglo-germano-breton tellement fort que ton oreille se décolle et s’autocombustionne en une fraction d’heure. Horreur et damnation, je suis fait ! Mais non ! Je prends mon couteau et le balance au-dessus de ma tête. Manque de bol, je le rate et tue ma pauvre coccinelle domestiqué à la sueur du dos, qui dormait dans le coin gauche de la lampe de chevet.


Réveil en sueur. Putain. Où suis-je ? J’observe autour de moi. Plus de toux sanglantes, plus rien. Elle dort apaisé. Heureux et rassuré, mon coussin me murmure des mots doux pour que je me rendorme.

Je crois que je suis juste un con qui a trop d’imagination. Rassuré par cette implacable constatation, je remets les pieds dans le monde merveilleux du sommeil.

Sinon. Rien.

Cat Power - I found a reason

Aucun commentaire: