jeudi 22 janvier 2009

On the country road

C’est Jean-Pierre qui m’a converti. Une nuit qui pourrait être n’importe laquelle il a eu l’illumination. Du côté gauche du lit conjugal qu’il partageait alors avec moi, Jean Pierre s’est extirpé d’un bond. Tout en sueur et tremblant, il m’a supplié de l’écouter. Encore ensommeillé, j’écoutais ce rêve abstrait prendre forme devant moi. La country music. Jean-Pierre avait eu la révélation en écoutant « baby your baby » du grand George Strait.

« Tu sais Suzanne cette musique c’est la vie, c’est Dieu, les amis et les ranchs texans. On pourrait ensemble partager quelques pas de danses et porter des habits colorés. » « Jean-Pierre tout cela est si soudain, je ne sais pas si c’est raisonnable, je devrais peut-être appeler maman ». « Non et non Suzanne, un peu de folie. Viens avec moi au festival de Country Music de Mirande, on y murmure que le grand Lorenzo Lamas sera de la partie ». « Lorenzo Lamas ? Oh my god. »

Jean-Pierre avait raison la vraie vie commençait et bon dieu c’était bon. Les danses en ligne, les Bud fraîches, les paillettes, les Dolly Parton, les guitares picking. Désormais je vivais pour la country et la country vivait en moi, c’est une passion et ça ne s’explique pas. J’ai pleuré de bonheur en cuisant mon premier cochon au barbecue à la belle saison. JP allumait des grands feux de joie tous les weekends. Alors que les flammes crépitaient dans le ciel étoilé, j’entends encore le souffle chaud de l’harmonica et le son lourd du rythme marqué par ses santiags à franges. Nous rentrions ensuite dans la maison et faisions l’amour sur la peau d’ours d’Alaska acheté au stock américain. Ces années country étaient les plus belles. Aucun doute là dessus

Puis Jean-Pierre a changé. Il n’est plus le même. Les fêtes entre amis, les rires, la blue grass et les banjos c’était soudainement fini. Du jour au lendemain je ne l’ai plus reconnu. Même les hot-dogs façon « Bill Monroe » n’avaient plus le même goût selon lui. Je ne comprenais pas. Son cœur ne battait plus au même rythme que le mien. Un jour il est parti sans dire un mot, comme un chien lâche.

J’ai compris tout ça un jour. Dans la boîte à gant de la Cadillac j’ai trouvé un disque de Laurent Garnier. Voilà la nouvelle passion de Jean-Pierre : la house. Et mon cœur saigne désormais. Oh mon amour. Laisse ces musiques électroniques aux gens tristes. Reviens danser à mes côtés sur cette bonne vieille country.

Ta Suzy.

1 commentaire:

Marcel a dit…

Yeeeeeeeeeha !!

T'oublies Johnny Cash mon petit...

Ahhh avec Obama ça sera plus pareil. Bush il comprenait la country lui !