mardi 23 juin 2009

Alice

Le vent me glaçait le dos. Je brûle cigarette sur cigarette. Ce n’était pas la bonne semaine pour arrêter de fumer, ce n’était pas la bonne semaine tout court. La nuit tombe doucement. Je sais que les gens raisonnables n’ont pas toujours la belle vie, mais être je-m’en-foutiste c’est parfois trop dur.

"Quand on te regarde on dirait un ange, tu es si légère que tu peux t’envoler pour un oui pour non. Mais je n’ai pas envie, moi, je veux que tu restes sur terre."

Mon verre de bière glisse de mes mains malhabiles. J’ai l’impression de tout échapper, de ne rien contrôler. On fait comment quand les idées s’embrouillent et que la bière a le goût des larmes ?

"Tu te souviens de cette devinette : entre un kilo de plomb et un kilo de plume, quel est le plus léger ? Moi je ne répondais aucun des deux bien sûr. Toi tu ne te trompais jamais, tu répondais le kilo de plume. Car maintenant je sais que tu as raison. L’important ce n’est pas ce que l’on est mais ce que l’on semble être."

Tu me détestes mais moi je t’aime. Et plus je tiens à toi et moins je te laisserai le choix. Je suis un poids pour toi et tant mieux, j’aimerai tellement te lester. Tu peux me faire la gueule ou me pourrir la vie mais moi je ne partirai pas. C’est dur tu sais ? C’est dur d’aimer au point de blesser.

Quand tu reviendras, je n’existerai peut-être plus à tes yeux.

Si au contraire tu me pardonnes, j’espère qu’on se tombera dans les bras. Tu me serreras fort, comme jamais tu ne m’as serré. On ouvrira la meilleure des bouteilles, un vin de ton année de naissance, et on dressera le plus beau des banquets. On dînera toi, moi et les amis. Un vrai festin, comme jamais tu n’as mangé.

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